Solitude et unicité
Solitude et unicité
Depuis tout petit je me suis senti seul.
Pour des bonnes et des mauvaises raisons.
Une solitude assez intense bien que très pâle,
Pas vraiment de quoi déclencher une révolution.
Ça s’est matérialisé très vite.
Devenu une forme d’habitude.
Quelque chose, une énergie qui m’habite.
Alternance entre tristesse et boutade.
La vie en a décidé ainsi.
J’ai longtemps cherché sans comprendre.
Malgré tous mes efforts et mon envie
J’ai longtemps blâmé sans apprendre.
Refuser de s’y résigner…
Continuer à lutter encore et toujours
Pour trouver ce sens tant recherché
Qui éclairerait mon parcours.
Elle est toujours là.
Couplée à une ligne directrice
De fait mais pas choisie
D’être bien part de la matrice
Mais pas vraiment dans le chemin prédéfini.
Combien de fois je me suis demandé
Où se situait le malentendu
Ou ce que j’avais pu faire pour mériter
De prendre des claques à chaque coin de rue.
D’être prêt pour toute éventualité,
De savoir désamorcer toutes les bombes
Mais de finir toujours juste à côté
Du point où l’opportunité tombe.
Alors ne sachant pas par où commencer
Tu te créés ta propre place au soleil.
Tu te jettes à cœur perdu dans ce que tu fais
Et tu réussis, sur d’autres critères que l’oseille.
Un jour les points se connectent.
Le puzzle révèle son panorama.
Même si le constat reste.
Elle est toujours là.
Elle est toujours là.
Mais maintenant tu sais pourquoi.
Tu sais ce qui l’a provoqué.
Toute cette éducation à ton endroit
Tout ce qu’elle a généré.
Je suis seul parce qu’une autre manière de penser.
Parce qu’indépendante et déconnectée des modes
Parce que mon libre-arbitre est sacré
Parce qu’il est un pilier, pas une façade.
Parce que j’ai appris à mettre un sens
Derrière chaque pensée, chaque décision.
Parce que j’assume et fait face aux conséquences
Plutôt que de disparaître dans la foule, en protection.
Parce que je ne passe pas plus de temps à me plaindre
Que de temps que je passe à trouver la solution.
Et, quand je sens qu’il y a un objectif à atteindre
Je m’y lance pleinement, sans concession.
Je regarde le monde autour, ce bruit de fond.
Je regarde, étudie attentivement ce qu’ils disent.
Je regarde, étudie ensuite attentivement ce qu’ils font.
Et je retourne immanquablement à ce feu qui s’attise.
Elle est toujours là.
Et maintenant j’en suis sûr. Elle restera.
Parce que j’ai envie qu’elle reste.
Parce qu’elle me protège.
De moi-même et des autres.
Et j’en ai besoin en prenant de l’âge.
Parce qu’elle me fait comprendre la chance que j’ai.
La chance d’avoir un puits sans fond.
Me fait comprendre l’importance qu’on m’a donnée
En me confiant ces secrets si profonds.
Parce qu’elle m’a fait faire le tri
Parce qu’elle m’a fait trouver ma place.
Parce qu’elle m’a rendue fier de qui je suis.
Parce qu’elle m’a appris à plier sans que je ne casse.
Parce qu’elle m’a fait rencontrer des gens.
Qu’elle m’a appris à les apprécier
Parce qu’elle m’a fait garder les plus importants
De près ou de loin, et à respecter…
Respecter leur part de solitude à eux,
Souvent confondue avec leur unicité
Que je n’étais pas seul dans cet entre-deux
Qu’on pouvait aussi s’entraider.
Parce qu’elle m’a fait garder un lien
Avec des gens que je vois peu aujourd’hui
Parce que, au long du chemin,
Ils m’ont apporté beaucoup aussi.
Elle est toujours là.
Toujours là pour me montrer.
Les amis, les amours, les emmerdes.
Toujours là pour me rappeler.
Qu’il y a toujours le sucré derrière l’amer.
Aujourd’hui, je vis cette solitude permanente
Chanceux d´être très bien entouré.
Par d’autres qui vivent cette solitude permanente
Et qui comprennent ce que ça leur a apporté.
Parce qu’elle est la raison de relation indéfectibles
Que même le temps n’a pas su éprouver.
Parce qu’elle laisse des moments indélébiles
Que même la vie n’a pas su atténuer.
Parce qu’elle est la source de motivation
Un formidable guide, une lumière dans l’obscurité
Le moteur de toute mon action,
De me fdonner à des choses qui me dépassent.
Merci la Vie, elle est toujours là.
Maintenant je dois faire avec le questionnement
Sur la relation de conséquence Unicité – Solitude.
Encore un constat mêlant inquiétude et étonnement.
On dirait que j’ai un autre sujet d’étude.
C’est le « problème » quand on t’a appris à réfléchir
Et en plus que t’as appris à l’apprécier.
Malédiction, bénédiction, ô sentiment bâtard.
Il faut s’y faire, ça ne s’arrêtera jamais.
Mirko