Le p(u)éril qui nous hante
Le p(u)éril qui nous hante
Dis-moi… Parle-moi.
Explique-moi.
Que je puisse comprendre, essayer,
A défaut de pouvoir vraiment t’aider.
Tout ça a l’air tellement lourd.
Le point de rupture est à proximité.
Ça sent la fin du compte à rebours,
De fin de vie d’objet déjà brisé.
Qu’est qui ne va pas chez toi?
C’est ton côté artiste à la con?
Ton seul chef d‘œuvre, ma foi,
C’est plus ton côté autodestruction.
J’en peux plus de t’entendre,
Pleurer, marmonner et geindre.
J’en peux plus d’attendre,
Qu’enfin tu arrêtes de te plaindre.
Vas-tu réagir, petit imbécile?
Et enfin réaliser que c’est bien beau de rêver.
Mais que les choses n’arrivent pas en un battement de cil
Et qu’il faut se battre pour y arriver?
Pourquoi tant d’acharnement à abandonner?
Pourquoi tant de satisfaction à ne pas te relever?
C’est bien pratique de rester là, déchu.
Ça te plaît de laisser le monde entier te pisser dessus?
Complètement déconnecté de la vie,
Et de ce qui compte vraiment.
T’es vraiment un égoïste fini
Avec ton chantage affectif délirant.
Appelle-ça dépression si ça peut t’aider,
Les loosers ont aussi leur vocabulaire.
J’appelle ça Drama Queen, pour constater
L’odeur d’échec qui traine dans l’air.
Tu veux en finir? Mais vas-y.
Faut du courage pour abréger. Ce sera ça de pris.
Et puis pourquoi t’es si pressé?
Bien assez tôt, on va tous y passer.
Bien dommage que le courage,
Tu le cherches pour en finir.
En utilisant différemment ta rage
Tu pourrais sans doute t’en sortir.
Mais si tu vas jusqu’au bout
Au moins ça prouvera que c’était vrai
En attendant je n’y crois pas du tout
Et je ne peux même pas l’envisager.
Car dans ton trip délirant
Où tout tourne autour de toi,
Jamais tu ne penses aux autres gens,
Ceux qui vivent autour de toi.
Nous avons à subir les conséquences
De ta fragilité maladive.
Nous avons à supporter la défiance
Et les regards d’une société inactive.
Si tu veux en finir, et bien soit.
Qu’il en soit ainsi.
Mais, quitte à provoquer ta mise en boîte
Fais-le donc bien loin d’ici.
Parce que c’est ton choix de crever
Qui plus est la bouche ouverte,
Et c’est notre droit de ne pas accepter
La honte dont la famille sera couverte.
Tu prendras tes responsabilités,
Construiras ton chemin jusqu’à la fin,
Moi je trouverai un moyen de le justifier
Et je continuerai le mien.
Car, toujours sans comprendre
Et sans émettre le moindre son
Chacun rejettera la faute sur l’autre
Après tout, c’est ce qu’on fait tous, non?
Il y a trop de grain à moudre.
Alors, au sens propre comme au figuré,
Comme le problème ne saura se résoudre
Au moins qu’il finisse enterré.
…
Loin des yeux, loin du regard des autres
Et de leurs jugements voyeuristes…
Pour fuir le p(u)éril qui nous hante
On s’autorise toutes sorties de piste.
Mirko