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Sables mouvants

Publié le par Mirko

Sables mouvants

 

 

Au plus profond de mon sommeil,

Là où la noirceur de l’âme s’éveille,

Je passe ma personnalité au révélateur

Et paye le prix de mes erreurs.

Cette chute qui ne s’achèvera peut-être pas,

Qui rend mon sommeil plus qu’agité

Me laisse tétanisé d’effroi

Quand elle finit soudain par s’arrêter.

Je m’enfonce doucement dans une espèce de mélasse

Mais je ne réagis pas, comme si rien ne me choque

Même si je vais descendre dans cette bouillasse

Jusqu’à ce que j’en suffoque.

 

Dans la merde jusqu’au chevilles

Rien, pourtant, en moi ne vacille.

J’ai le temps de voir venir

Je me ferai du soucis quand ce sera pire.

En quoi devrais-je m’inquiéter

Puisque de toutes façons je vais me réveiller ?

 

Dans la merde jusqu’aux genoux

Je ressens comme un sérieux coup de mou.

Surpris par cette soudaine immobilisation

Je me rends compte que je suis dans un trou sans fond.

Je cherche une solution pour m’en sortir

Mais c’est après des chimères que je me vois courir.

 

Dans la merde jusqu’à la taille

J’appréhende, il faudrait que je me réveille.

Sans mes jambes je me sens faible et vulnérable

Je sens ma conscience se mettre à table

Pour se délecter des hantises de mon passé

Et par la honte et le regret me forcer à assumer.

 

Dans la merde jusqu’aux pecs

Je commence à baliser sec !

Je n’arrive toujours pas à me réveiller

Et je comprends que je vais me noyer.

Je me mets d’un coup à aimer la vie

Et par avance, à la regretter aussi.

Dans la merde jusqu’au cou

Je me blâme d’être têtu comme un caillou.

C’est bien beau de réagir mais quand c’est plus l’heure

Ca ne sert plus à rien de jeter des pavés dans la mare.

Des fois « trop tard » équivaut à « jamais ».

C’est fou, dans une vie, tout ce qu’on peut manquer…

 

Dans la merde jusqu’aux yeux

C’est maintenant que je vois la vie en bleu.

C’est au plus profond de la peur

Que l’existence prend toute sa valeur.

Un engourdissement saisi mon corps,

Je rentre en symbiose ave ma propre mort.

 

Dans un sursaut me voici réveillé

En sueur, les sens embrouillés,

Une nouvelle fois soulagé

Que ce cauchemar soit terminé.

Malgré toutes ces péripéties

Me voici plus serein pour ma vie.

Car si l’aimer est à ce prix

Je veux bien mourir toutes les nuits.

Cette remise en question, ce traitement de choc,

Me permet au moins de repartir à bloc.

C’est bizarre mais c’est ainsi

Accepter de mourir me maintient en vie.

 

 

Mirko

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M
Il s'agit d'un texte particulier pour moi. "Dis moi comment tu cauchemardes et je te dirai qui tu es." Y a de ça!Je ne suis pas le seul à avoir fait se cauchemard où on tombe dans une substance indéfinissable et où on s'enfonce petit à petit... J'ai oublié la symbolique depuis mais j'y ai vu d'autres choses, un reflet du comportement humain en général."Dans la merde jusqu'aux chevilles" symbolise le "petit problème" qui nous paraît inoffensif. Résultat, on ne prend pas le temps de s'en occuper puisque "ce n'est rien"... Les solutions sont simples et les perspectives toujours bonnes."Dans la merde jusqu'aux genoux" symbolise le premier "petit problème" dont on ne s'est pas occupé et qui s'est développé. Résultat, on se demande ce qui se passe, ensuite on se rend compte de la véritable importance du problème parce qu'entre en ligne de compte un nouvel élément, le fameux "scénario catastrophe" aux perspectives plus que noires... Et c'est déjà trop tard pour toutes les solutions simples..."Dans la merde jusqu'à la taille" entrent en ligne de compte tout les sentiments et ressentis qui, soit nous boostent, soit nous brident: l'appréhension, le doute ... Et généralement, on commence à prendre conscience qu'on n'est pas exempt de tout reproche (c'est oujours plus délicat à admettre avant!)"Dans la merde jusqu'aux pecs" est (rime pas faite exprès) le premier constat d'échec. On est véritablement en totale conscience de la gravité de la situation et on ne pense plus qu'à une chose, le "scénario catastrophe"!"Dans la merde jusqu'au cou", on ne se bat déjà plus, on a presque accépté le scénario catastrophe comme étant la finalité et plutôt que d'essayer de changer le cours des choses, on se fait des reproches, justifiés pour la plupart, mais certainement pas au bon moment... Et s'entasse encore un peu plus...Là arrive le véritable tournant du texte. J'ai déjà traité du thème du suicide et je le referai sans doute mais j'ai fais un choix. Un choix pour la suite de mon texte entre le desespoir et la peur... Car si (d'un avis personnel) "l'existence prends toute sa valeur" "au plus profond de la peur", ça ne paraît absolument pas être le cas au fond du desespoir! J'ai choisi la peur comme moteur... et comme suite!La fin exprime juste un état d'esprit, une façon de voir la vie. Accepter de la perdre, qu'elle s'arrête, me pousse à toujours aller de l'avant et de me battre pour la rendre la plus belle possible.
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