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Parcours d'emploi

Publié le par Mirko

Parcours d’emploi

 

 

            Me voilà chômeur. Pour retrouver un emploi je me rends donc à l’ANPE, l’antre sacrée de la représentation symbolique de l’incapable notoire. Pas les inscrits, ceux qui y bossent !

 

            Je prends mon ticket, il est 9h moins 5 et je tire le 64. « Le 8 au guichet B ! » Mais pourquoi elle braille celle-là ? Elle est aveugle ? Non, c’est juste le panneau lumineux qui est en panne. Ca n’arrive qu’environ 400 fois par an au bas mot. Je prends donc ma patience en mal et furette au gré des offres d’emploi en espérant que mon ticket soit valable 72 heures. Je constate que pour une offre où les débutants sont acceptés il faut néanmoins 2 ans d’expérience ou encore 5 années ici pour un CDD d’un mois. Ben voyons… En tous cas, dans cette agence, l’éthique est respectée ! Pas de travail au noir ! Messieurs Diarra et Coulibaly peuvent en attester.

            « 64, guichet A ». Enfin !! « Bonjour je suis votre conseiller, monsieur CANARD. » Canard ? Oh merde ! Le valet du directeur ! Celui qui radierait père et mère pour un peu d’avancement ! C’est bien ma veine, il faut que je tombe sur un CANARD laquais, domestique animal… Ironie du sort, lui a un emploi et moi je suis plumé. Je ne peux m’empêcher de rire. Je suis comme Saint-Thomas, taquin. Mais je déchante bien vite. Voilà que mon CV est surchargé, qu’il faut que j’enlève des lignes parce que je suis trop qualifié, en gros que je ne trouverai pas de boulot si je montre que je ne suis pas un demeuré.

 

            Mon profil de poste leur dit que je suis couturière ! Pas de chance, le stage couture est rempli ! Messieurs Diarra et Coulibaly viennent de clore l’inscription pour une session de formation de 2 semaines au Botswana, l’Etat prenant en charge le trajet aller en charter dans sa grande mansuétude. Il ne me reste donc qu’une possibilité, apprendre à coller des photos au fond des assiettes, marché très porteur en terme commercial et d’intérêt…

            La mauvaise surprise passée, j’aurais vendu mon âme pour un fusil. Devant la mauvaise foi de CANARD, je me suis retenu pour ne pas en faire un conflit ! Je me suis levé et je suis parti, laissant derrière moi CANARD réajuster son col vert. Une chose est certaine : CANARD n’est pas enchaîné par son incompétence ! Je l’aurais volontiers emmené dans un « coin coin » sombre pour lui clouer le bec.

            Avant de sortir je regarde autour de moi. Ils ont tous l’air perdu dans leur boulot. J’ai pitié d’eux. Seigneur, éclaire les ! Ils ont déjà le vilain petit CANARD, envoies leur un cygne ! En plus ça m’arrangerait ! J’accepte mal que mon avenir dépende d’incapables pareils ! Et faut se plier à leurs caprices sous peine de tous les ennuis administratifs possibles !

 

            Je me rends ensuite dans une petite boutique où on cherche un vendeur, j’avais noté l’adresse à l’agence.  J’y apprends qu’ici, on n’a jamais exigé une quelconque expérience, qu’on voulait juste quelqu’un qui ait envie de travailler. J’avoue avoir eu envie de retourner à l’ANPE avec une sulfateuse pour lier par voie de conséquence directe carnage et canardage… Mais à quoi bon ? On joue avec leurs règles, leurs limites…

 

            Moralité : même au pays des aveugles, faut pas dépasser les borgnes…

 

Mirko

 

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